© Vincent Müller
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CIRQUE - DANSE - MUSIQUE - VIDÉO - THÉÂTRE ET APRÈS ON S'AIME

Cie In Vitro
À partir de 14 ans 
Production : Bords 2 Scènes
Bords 2 Scènes, - Espace Simone Signoret • Placement libre – Assis
1h20
Ouverture des portes à 20h

Pièce en mouvement pour un quatuor

SPECTACLE MULTIPLE, ET APRÈS ON S’AIME EST UNE ENQUÊTE AUSSI COMPLEXE QUE ROCAMBOLESQUE QUI JOUE AVEC LES IDÉES REÇUES SUR L’IDENTITÉ, LA FAMILLE, LE VRAI, LE FAUX, LE TEMPS ET LA GÉOPOLITIQUE.

« J’ai beau savoir qu’à l’instar du mille-feuille nous sommes constitués de strates nullement tenues de dialoguer entre elles, apercevoir çà et là une marbrure verticale traversant le temps m’émeut, m’apaise.» Mathieu Riboulet, Quelqu’un s’approche

Prenant appui depuis ses débuts sur le pouvoir fictionnel du réel et les traces, intimes et politiques, que dessinent les trajectoires individuelles et collectives, Marine Mane propose un parcours dans les confins d’une identité. S’agissant d’actualité d’une part et de mémoire de l’autre, ET APRÈS ON S’AIME est un récit en mouvement, fragmenté d’images et de documents disparates, de faux papiers et de vraies archives, de réel et de fiction, de voix enregistrées, d’odeurs d’avant, de corps fantasmés, d’amour bien sûr, quoique. Marine se penche sur les identités multiples et les différentes temporalités qui composent une personne, les croisements entre histoire intime et fait sociétal, les changements de langage et de point de vue qui bouillonnent et surgissent à la faveur des relations qui jalonnent chaque existence.
Tout commence par une voix off. On entend l’enregistrement d’un appel téléphonique.
C’est le premier contact d’une jeune femme avec sa tante. La jeune femme a 21 ans, elle est en Turquie, elle est incarcérée dans une prison pour femmes. Elle a été arrêtée quand elle a traversé la frontière depuis la Syrie. Elle a été jugée et condamnée pour appartenance à un groupe terroriste.
La jeune femme est la nièce de Marine Mane. Elles ne se sont pas vues depuis 2013. La suite reparcourt les vies et les mémoires portées par les différents protagonistes et évènements qui mènent à ce coup de téléphone.
D’une part, un vrai - faux documentaire sur la famille de Marine Mane, une image du temps présent dont les empreintes visibles sur les mains de ses parents racontent une histoire au passé, une histoire fantasmée de l’immigration italienne, de la ZUP et des langues qui s’y côtoient, du chômage, du mariage entre la petite bourgeoisie proche de paris et le milieu pauvre et ouvrier de l’Est de la France, du sentiment d’illégitimité qui parcourt les corps de son père et sa mère chacun à leur manière, de la classe sociale qui ne se transfuge pas vraiment.
De l’autre, la rencontre incongrue de cette famille avec une part de l’histoire géopolitique entre la France et le Moyen-Orient, le parcours de Marine et sa sœur partie en Syrie, avec pour chacune leur désir de liberté et de transcendance, les projections mentales et physiques de celle qui est restée, leur correspondance qui s’arrête en 2017 au moment où leurs parents sont placés en garde à vue pour financement du terrorisme, leurs différents points de vue qui se mélangent avec la perception intime et ambiguë de ce que chacune d’entre elles a choisie de supporter et d’un lien qui a perduré bizarrement, les imaginaires liés aux présupposés, aux images médiatiques qui parviennent et s’ancrent dans le quotidien, les paysages affectifs qui sont donc aussi des paysages de joies, de l’absurde qui vient teinter cette histoire tant elle est improbable.

ET APRÈS ON S’AIME entremêle ainsi le réel et le fictif, les faits et l’imaginaire, mais aussi le tragique et l’absurde. Aussi grave que semble le sujet, les situations auxquelles Marine et sa famille font face tendent aussi à devenir grotesques. Tout s’embrouille et se télescope dans un puzzle qui essaie de s’assembler pour reconstituer la vérité, pour savoir qui est mort, qui est vivant, qui fait quoi, qui est où, qu’est-ce que l’on peut dire, que l’on tait, comment ça tient.
Chaque protagoniste, chaque information devient une piste ou un indice. Chaque nouvelle écrit un nouveau chapitre. Chaque message ou appel apporte une nouvelle couleur.
Les segments se mettent petit à petit bout à bout, avec toutes les incongruités et anomalies qu’ils comportent, pour former in fine une enquête aussi complexe que rocambolesque.
Si les correspondances entre Marine Mane et les différents protagonistes de cette intrigue sont à la base de l’écriture du spectacle, ce sont autant les corps des interprètes, les matières sonores et visuelles, qui en sont les éléments premiers.
Divers parcours, espaces et dialogues tracent les lignes de ces mouvements, celui d’Assia la sœur, de la figure du Pater, de la Rouquine, de la Pisseuse, de Bernard l’espion, Vincent l’agent secret, Marine, Riad et leurs conversations sur le corps arabe en France...
Cette pièce explore à sa manière le champ chorégraphique, acrobatique et théâtral. Elle s’inscrit dans une quête au long cours, qui cherche à éprouver, par le dialogue entre différentes disciplines artistiques, ce qui se joue entre les êtres, à faire entendre des voix invisibles complexes, créer des imaginaires et des dialogues puissants peu présents dans l’univers médiatique et donc dans l’univers intime de chacun.e.
Ce territoire agrandi est au cœur même des créations de Marine Mane, qui cherche dans le déplacement et les points de vue plurivoques, la construction de nouveaux agencements fertiles. En travaillant avec des artistes de disciplines différentes, le plateau devient le terrain de jeu pour créer du commun par-delà les frontières et célèbre le corps en tant qu’enveloppe sensible qui nous relie les un.es aux autres, s’inscrivant dans une réflexion autour de la notion du care, de l’amour et de la réconciliation. Il s’agit d’une réflexion profonde sur l’exigence artistique dans un monde qui évolue violemment.

Marine Mane, notre artiste associée, revient sur son enfance à la ZUP de Vitry-le-François et sur les parcours qu'elle et sa sœur ont pris…

Création mars 2025

Mise en scène, conception & direction artistique Marine Mane
en collaboration avec les interprètes Sophie Billon (danseuse), Clémence Dieny (danseuse), Franky Gogo (performer), Nicolas Barry (chorégraphe, danseur et auteur)
Dramaturge Elise Blaché
Création sonore Benjamin Furbacco
Lumières Gaspard Gauthier
Scénographie Amélie Kiritze-Topor
Vidéo Clément Dupeux
Régisseuse générale Maëlle Payonne
Régisseur plateau et polyvalent Ryan Sauteur
Production - Diffusion - Administration Orane Lindegaard et Philippe Naulot

Coproductions et partenaires
Les Scènes du Jura, scène nationale • Le PALC, Pôle national cirque, Châlons-en-Champagne Grand Est • ACT - Art en Coopérative Transfrontalière : Usine à Gaz à Nyon • les Scènes nationales de Bourg-en-Bresse et du Jura (Lons-le-Saunier/Dole) • le Théâtre Am Stram Gram, centre international de création partenaire de l’enfance et la jeunesse à Genève (Suisse) • Château Rouge, scène conventionnée à Annemasse • Interreg France Suisse, programme cofinancé par l’Union européenne • Bords 2 Scènes, Scène de musiques actuelles et arts de la scène - Vitry-le-
François • Théâtre Molière Sète - Scène Nationale • Archipel de Thau

Au préalable, des laboratoires ont eu lieu avec Tiemen Praats et Yannis Gilbert, circassiens, autour de l’agrès bascule durant l’année 2023-24, ainsi que des actions auprès de la maison d’arrêt de Châlons en Champagne et l’Ephad Résidence Bardonne dans le cadre des programmes DRAC Culture et Santé et Culture et Justice en Grand Est.

La compagnie In Vitro est conventionnée en danse par le Ministère de la culture et de la communication – DRAC Grand Est et en théâtre par la Région Grand Est. La compagnie reçoit le soutien régulier de la Ville de Reims et du département de la Marne. Marine Mane est artiste complice de la Scène nationale - Les Scènes du Jura.

LA COMPAGNIE IN VITRO - MARINE MANE

Les lignes artistiques de la compagnie In Vitro rayonnent au coeur de trois grands ensembles, indissociables les uns des autres et qui se nourrissent entre eux. Ces ensembles rassemblent les projets de création au plateau, les laboratoires de traverse et les projets de territoire.
En création. Son travail s’inscrit dans une quête au long cours, et cherche à éprouver, par les langages et par les corps, ce qui se joue au cœur des paradoxes. Ses créations, fruits d’un long travail de gestation, d’enquête, de collecte de matières variées et d’interaction avec d’autres corps de métier, puisent dans le réel son pouvoir fictionnel. Le champ d’expérimentation est vaste : il s’agit d’ausculter les traces, intimes et politiques, que dessinent les parcours individuels et collectifs – conviant les spectateur·ices à une expérience du décadrage et du trouble.

En recherche. Animée par le désir de replacer la recherche au coeur de l’acte de création, Marine Mane impulse en 2012 les Laboratoires
de Traverse, sessions d’expérimentation collective qui permettent à des artistes et des chercheurs de toutes disciplines de se remettre en jeu sans se soumettre à de quelconques impératifs de production. À partir des enjeux mis en lumière sur les premiers laboratoires, elle lance sa compagnie dans ce processus à long terme autour de la trace, de l’empreinte. En lisière. Régulièrement sollicitée pour imaginer des projets de territoire et des cartes blanches, Marine Mane s’associe à d’autres chercheurs pour concevoir des créations mêlant mouvement, paysage, architecture, cinéma, photographie, dans des territoires en marge et hors circuit. Parce que ces lieux sont aussi des terrains résistants, elle croit qu’ils portent en germe leurs propres résiliences.