Notre musique est notre manifeste.
L’époque est étouffante mais nous ne serons pas des victimes. « No Future » disaient les punks au XXème siècle. Nous, enfants des années 2000, nous sommes réellement né·es sans aucun avenir possible. Sans futur. Aucune route devant nous. Ne fermons pas les yeux : notre génération est celle qui va se prendre le mur bâti décennie après décennie par les générations précédentes. Le mur social, écologique, économique, politique. Alors nous, ce mur, nous avons décidé de danser dessus. Nous nous tenons debout, en équilibre sur l’ultime rempart qui fait de l’avenir une impasse : nous faisons face au vide. Et nous dansons. Nous nous abandonnons à la fête, les poings serrés, pour oublier que depuis notre naissance tout est en feu autour de nous. C’est notre sabbat, notre communion, notre rite, l’ivresse de nos corps, notre parole qui claque comme les pavés de la colère, pour narguer tous les semeurs d’apocalypses,
et retrouver la vie, l’espoir. L’illusion d’un avenir. La révolte par l’amour. Deux femmes qui s’embrassent, avec la langue,
devant tous ces ouins-ouins de la Manif pour Tous. Nous libérons nos corps, nous survolons les genres pour nous définir en nous-mêmes, et non par ce qu’on croit savoir de nous. Nous reprenons le pouvoir. Nous nous libérons des chaînes sociales, des définitions imposées par une identité programmée dès la naissance, subie. Ce souffle nous le revendiquons. Nous voulons le vivre avec vous qui partagez déjà ce constat et ce refus de vous soumettre. Nous vous donnons rendez-vous et vous appelons à nous rejoindre. Et nous voulons vous rejoindre. Nous avons la vingtaine et ce monde est le nôtre. Nous sommes né·es sans avenir, mais pas sans courage, pas sans envie, pas sans flamme. Les utopies sont de la dynamite, nous voulons faire sauter le mur, rêver et rendre possibles nos futurs.
AKIRA & LE SABBAT